Le dimanche, en Allemagne encore davantage qu’en Suisse, est un jour particulier, un jour de repos, de moindre bruit et de magasins aux portes closes. J’ai toujours pensé que c’était une bonne chose de fermer un jour par semaine, que les vendeuses puissent aussi passer du temps en famille. À Genève, je me suis disputée avec mes amis américains, anglais, turcs qui trouvaient cette habitude insupportable et j’ai voté non à l’extension des horaires d’ouverture. Mais cet été, je me suis trouvée seule un dimanche à Dresde, sans rien à faire et j’ai eu un éclair de compréhension pour mes amis expats. Puis je suis sortie. Et j’ai vu des gens qui lisaient, des adolescentes qui jouaient aux cartes, des familles qui se racontaient des histoires, d’immenses groupes qui faisaient du yoga dans les parcs, des amoureux timides, des chœurs mixtes qui répétaient, des tables de ping-pong installées dans la rue, des filles qui jouaient au foot. Ne pas pouvoir entrer dans les magasins, le dimanche à Dresde, c’était bien. Et c’était beau.