La soudure

Quitter la rue, ouvrir la porte sur une grosse musique américaine passée de mode. Dans la boite de nuit, il n’y a plus de Noirs. Seulement quelques femmes à la peau claire et aux allures de la diaspora revenue faire du business au pays. Mais à y regarder de plus près, le Blanc aussi est absent, au bar, sur la piste, ce sont surtout des hommes libanais, peut-être turcs, éventuellement émiratis. De « faux-Blancs » comme on les appelle ici. Ils glissent leur regard vers nous, timides, leurs yeux ne parlent pas de sexe – ils peuvent l’acheter ailleurs. Non, c’est une autre chose qu’ils aimeraient, mais mon amie est trop noire et moi trop blanche. Chacun à sa place. Comme le serveur, remis à la sienne en pleine lumière par la patronne belge. Rien ne sert de se cacher pour faire respecter l’évidence. Ne bouge pas, pas d’un iota, ce n’est pas une échelle, tous les barreaux ont été soudés. Ne bouge pas, pas d’un iota. 

Rédigé en résidence à Kinshasa dans le cadre du projet GenevAfrica

Minuscules
Cartes postales
Les sandales
Die Damen
L’appartement
Voeux24
Multikulti
La bibliothèque
Le mémorial
Le Français
Le service
Le train
le café
La restitution
Blanchité en pays noir
Le fils
La petite
Performance
Les invitées
Le matin
Les revenants
La place
Le regard
Le papa
Dans la prison
Une orange sur les toits d’Alger
Le restaurant
La statue
Le café
Le cimetière
Le twerk
Le petit-déjeuner
Le hammam
Le départ
Les voeux
le quai
Sur la route
L’exemple
Le déconfinement
La caissière
Le torse
La rumba
La robe rouge
La photo
La différence
Le sable
Le duo
Le scotch
La fermeté
Le bonbon
Le portique
Kigali
La solidarité
Theo
Le parapluie
La nantie
La plage
Le prix
Bisesero
Le piano
Le peso
L’affiche
Le dancefloor
Le spectacle
La chanson
Le beignet
La déficience
La preuve
L’avion
La soudure
La pluie
Le papillon
La descente
Le cri
Le trouble
Le parfum
Le coach
Le mérite