L’Ange
Il achète des cigarettes et un jeu à gratter. Sur sa peau se pressent d’imposants tatouages, il ne se tient pas très droit – le poids du monde – un petit chien en laisse patiente à ses pieds. De l’autre côté du comptoir, un garçon, un apprenti de 20 ans à peine. On échange deux mots sur les fêtes. Le client était seul, la veille, le 25 décembre, il a réchauffé une pizza surgelée. Alors le garçon fait quelque chose de très simple, de très beau. Pendant qu’il encaisse mes bonbons, il continue à lui parler, le football, les matchs qui recommencent déjà, la Ligue des Champions, leurs équipes favorites. Quelques minutes. Quelques minutes pour dire à un homme, je te vois, tu n’es pas seul.