Des slips, des fruits, des remèdes, des piles, du mezcal, du fromage, des fleurs, des téléphones, des semences, du pain, des poteries, des pâtisseries, des vêtements, des jouets, des soutiens-gorges. Et puis des animaux, vivants, crus, cuits. Dans le marché de Tlacolula, on trouve de tout. Les blancs sont rares, je suis soudainement grande au milieu de ceux que nous appelons si bêtement les Indiens. Leur peau caramel, les tissus roses, bleus, jaunes, verts, leurs cheveux si noirs. Les couleurs explosent sous le soleil mexicain. On parle, on vend, on achète, on mange. Et puis on cuisine. La fumée pique les yeux, l’odeur de viande rôtie, de gras grillé dégoûte tout autant qu’elle attire. Au milieu du brouhaha, des notes, un rythme, une voix. Sur un vieux piano électrique, un boucher joue un merengue. Il n’y a pas de chapeau, les notes sont gratuites. Il y a tant de choses merveilleuses qui ne s’achètent pas au marché de Tlacolula.