On me montre une brochure, un cahier bien imprimé, réalisé par les élèves d’un lycée de filles à Kinshasa. J’admire les dessins, jolie jeune fille congolaise, afro mousseuse, couleurs assorties des tenues. Chics et fières. Je lis les messages, « je suis née pour laisser une empreinte », « je respecte les autres et je mérite que les autres me respectent », « je prends bien soin de mon corps et de mon hygiène ». Sages et ambitieux. Je tourne les pages et à la fin du fascicule, il est écrit que la jeune fille, grâce à toutes ces règles de bonne conduite, à cette solide estime d’elle-même se transformera en un papillon. Et là, sur la dernière page, papillons dans les cheveux, papillons sur le vêtement, mais la peau. La peau de cette jeune fille papillon, de cette jeune fille bien, de cette jeune fille intelligente, de cette jeune fille forte, cette peau-là. Cette peau-là a été blanchie.
Rédigé en résidence à Kinshasa dans le cadre du projet GenevAfrica