Dans le Biergarten, on a mis des nappes blanches, des fleurs du jardin, de la jolie vaisselle et des seaux à champagne. Un petit cordon rouge délimite le bel évènement du reste des badauds qui sirotent leur simple bière à l’ombre des arbres. Les invités arrivent, les bouchons sautent et les coupes se remplissent. Élégantes robes de soie et pantalons ajustés. Un mariage peut-être ? À moins qu’il s’agisse d’un vernissage, le Biergarten est entouré de galeries d’art. Je me ravise, ces gens ne sont pas suffisamment chic pour appartenir au monde de l’art. Leurs vêtements coûteux semblent être tombés sur eux par hasard, ne pas leur appartenir, ne pas vouloir les habiller. Puis je me souviens que je suis en Allemagne. Je regarde leurs pieds et comme je le redoutais, cette impression d’irréductible inélégance et de pataude maladresse y réside. Des sandales. Des sandales allemandes.