C'est amer. Et c'est doux.
Comme trop longtemps retenues dans nos intérieurs, des larmes coulent et il faudrait consoler à distance, alors on caresse des cheveux, des épaules et on sent l’émotion trembloter sous les doigts désinfectés.
C'est amer. Et c'est doux.
Dans les bars, on a dû sortir le mètre et en mesurer deux entre tous ceux qui ne se sont pas encore rencontrés, puis comme lors de ces étés d’adolescence, les amis ont comploté pour laisser une chance aux inconnus qui se dévoraient des yeux de combler la distance.
C'est amer. Et c'est doux.
Ces petites discussions anodines avec nos commerçants, ceux qui savent déjà qu'ils ne rouvriront plus et ceux si heureux de nous revoir qu’ils se retiennent de nous embrasser.
C'est amer. Et c'est doux.
L’argent qui manque et la créativité, encore timide, qui revient.
C'est amer. Et c'est doux.