Un très bel homme, particulièrement bien soigné, coiffure, vêtements, montre, apprêté le joli papa. Ses deux filles ressemblent à de petites Allemandes typiques, cheveux et peaux claires, tenues confortables. Elles auront hérité de leur maman parce que papa a davantage l’air d’un Maharaja qui aurait grandi à Londres. Fidèle à son allure, il les discipline, elles doivent attendre, sans bouger un cil, qu’il retire de l’argent. Au sol, un vieux punk abîmé et aussi propre que la rue le permet, ouvre sa boîte de bonbons. Les petites s’approchent, mais le mendiant n’a pas le temps de tendre sa main que le joli papa toussote et éloigne prestement ses filles de cette main qui pourtant offrait au lieu de quémander.
À Hamburg, on se souvient vivement des crimes nazis, on lutte contre le racisme, l’homophobie, l’intolérance. Mais comme partout ailleurs, on laisse parfois la peur nous transformer en sous-hommes.