Ce matin, il pleuvine sur Nürnberg. Du travail à faire et une envie de boisson chaude, je m’engouffre dans un café. Hauts plafonds, brique rouge, mobilier design, un repère bobo tout indiqué pour bénéficier d’un wifi rapide et d’un latte hors de prix. Le café est fréquenté par des femmes, retraitées buveuses de thé, marketeuses en télétravail et jeunes mamans avec bébés sages. Il est 10h, müesli et fruits, on porte des baskets blanches et on déjeune sainement. Il règne un certain conformisme dans le café, nous sommes en Bavière tout de même. Mais comme pour venir chatouiller mes certitudes, deux parfaites mères de famille se font servir du vin blanc bien frais. Les enfants blonds s’amusent – sans déranger – avec leurs jeux d’éveil. Les mamans sont minces, bien mises et discrètement maquillées, elles rayonnent de santé. Elles font assurément tout ce qu’il faut. Mais dans le café, elles ont décidé de prendre du vin pour la pause de 10h. Noient-elles une existence étriquée ? Tentent-elles d’oublier d’ennuyeux époux ? Ou sont-elles bien plus libres qu’il n’y parait ? Je mise sur la liberté. Toujours miser sur la liberté.